Un terroir sous influence

Depuis des siècles, niché sur l’un des vallons qui fait face à Margaux, le Château de Barbe surplombe la rive droite du majestueux estuaire de la Gironde. Dans la quiétude de ce paysage influencé par un microclimat unique, la nature et l’histoire semblent dialoguer sans cesse. En témoignent les coteaux de vignes du domaine qui se déploient jusqu’au fleuve, à mi-chemin entre les vestiges médiévaux de la ville haute de Bourg, au sud, et le Verrou de l’Estuaire, au nord : ce grandiose triptyque défensif, imaginé par Vauban, réunit la Citadelle de Blaye, le Fort Pâté et le Fort Médoc…

Un héritage séculaire

Faisant face à la Garonne et la Dordogne, le vignoble de Château de Barbe puise ses racines dans le Moyen-Âge : sa présence est en effet attestée dès le XIVe siècle par les archives de la famille Duvergier.

L’un de ses ancêtres, le Père François Duvergier, fait élever en 1706 la chapelle de Barbe en bordure de Gironde, pour s’y adonner à la prière.

À la fin du XVIIIe siècle, le marquis de Barbe Louis-François-Ignace est le dernier de sa lignée à jouir du domaine et de cet oratoire, d’où il peut surveiller le chargement des barriques de vin sur les navires qui mettent le cap sur les Amériques et les pays du Nord.

Après le décès du marquis, sa veuve cède en 1774 le château à Guy Ménoire de Beaujau. Ce prospère négociant et parlementaire bordelais nourrit alors de grands desseins pour le domaine…

Le nouveau propriétaire des lieux engage Château de Barbe dans de grands changements, afin de lui apporter un second souffle. Il en confie la reconstruction à l’architecte Guillemain, disciple du renommé Victor Louis, qui a notamment édifié le Grand Théâtre de Bordeaux.

Face aux épisodes tumultueux de l’Histoire qui vont suivre, la sublime silhouette néoclassique du château saura résister. Celle qui se dévoile aujourd’hui aux visiteurs ressemble même certainement de près à celle que Guy Ménoire de Beaujau a pu lui-même admirer au XVIIIe siècle…

Le début d’une nouvelle ère

Suite au rachat de Guy Ménoire de Beaujau, le Château de Barbe se transmet de génération en génération pendant plus de deux siècles, au gré de plusieurs mariages. Après celui du comte Savary de Beauregard avec l’héritière du domaine, Isabelle de Brivazac (fille du baron Léon de Brivazac et d’Alice de Lur-Saluces), la famille Savary de Beauregard reprend les rênes du château.

Un esprit de famille

Elle en reste à la tête jusqu’à l’acquisition en 1993 par les Richard, déjà propriétaires en Côtes de Bourg. Depuis plus de trente ans, c’est au tour de cette nouvelle famille passionnée de perpétuer la tradition viticole du domaine…